Quand un estalien rencontre un ancien estalien…

Alexandre Barthlen, diplômé de l’ESTA en 2014 est intervenu récemment auprès des étudiants de dernière année de l’ESTA Belfort sur le thème  » Doing business with United Kingdom ». Un étudiant, Thibaud, en a profité pour l’interviewer sur son parcours.

Thibaud : Bonjour Alexandre, Comment vas-tu ?

Alexandre : Bien et toi ?

T : Ça va merci ! alors pour remettre les choses dans leur contexte, on s’est connu quand j’étais en première année et toi en 4ème. Tu faisais partie de l’équipe du BDE, et je vous rejoignais comme nouvelle recrue sous le nom de « Numéro 2 », car on avait des numéros à l’époque (rires).

A : C’est vrai haha !

T : …Et après cela tu as été diplômé, tu peux me rappeler l’année s’il te plait ?

A : Oui bien sûr. J’ai été diplômé en 2014, J’avais fait mon stage de fin d’année Chez Aerotech, l’entreprise qui m’embauche actuellement. Ce choix de stage avait été assez cohérent par rapport à mon parcours de stages, car je m’étais toujours orienté vers cette industrie de fourniture du milieu de la machine, que j’aime beaucoup. Après 4 mois de stage, ils me proposaient déjà un emploi.

T : Donc les choses sont allés très vite en somme : embauché en avance dans un secteur et une entreprise qui te plaisait, qui plus est à l’étranger (ndlr : Aerotech est basé à Londres). Travailler à l’étranger, c’était ta volonté première  ?

A : Le côté international m’a toujours intéressé en effet, mais c’était la première fois que je partais dans un pays anglophone, donc c’était une priorité de travailler mon anglais. Ce n’était pas prémédité d’y être embauché, mais j’ai accueilli cela avec beaucoup d’enthousiasme. Travailler en Chine m’intéressait aussi beaucoup, car j’y avais fait mon stage international. Mais je ne parlais pas chinois, ce qui pouvait poser problème. Il me semble que 6 ans plus tard, c’est déjà plus simple.

T : Lors de ton intervention, tu nous as présenté ton entreprise, la culture anglaise et notamment les conséquences du Brexit. Tu ressens vraiment cet impact au quotidien ? sous quelle forme ?

A : Moi personnellement, je ne subis pas d’impact. Ce n’est pas forcément le cas d’autres immigrés européens, comme ceux qui sont venus joués des rôles de mains d’œuvres, et qui ont pour origine les pays de l’Est principalement. Malheureusement pour eux, je pense que le Brexit a libéré une parole un peu nationaliste, ce qui a fait que certains se sont retrouvés plus ou moins stigmatisés, assez vite.

Les immigrés comme moi, qui parlons plusieurs langues, viennent avec un diplôme et un savoir en relations internationales et « import/export », avons une plus-value en Angleterre, auxquelles le marché est « sensible ». Car tu vas travailler avec ton pays d’origine, mais tu vas être dans un milieu international ET anglophone, et un diplôme comme l’ESTA prépare bien à ce genre de rôle d’interface, très prisé dans un pays de services comme L’Angleterre.

T : Et au niveau des marchés, tu as senti aussi des changements ?

A : Il y a beaucoup d’entreprises internationales (anglophones, souvent américaines) se sont servis de l’Angleterre comme d’un point de départ pour pénétrer le marché européen, grâce à son appartenance à l’UE. Mais avec le Brexit, si des compromis entre le Royaume-Uni et l’UE ne sont pas trouvés lors des négociations, cela va changer, et les entreprises risquent d’être fermées, réduites ou relocalisés ailleurs en Europe.

T : Merci pour ces précisions ! Tu disais tout à l’heure que le diplôme de l’ESTA était assez cohérent avec le rôle d’un expatrié, spécialisé dans tout ce qui est commerce et technologie. Tu l’as ressenti toi justement, l’intérêt du diplôme de l’ESTA ?

A : Mon parcours est assez particulier, car j’ai été embauché après l’ESTA sur un poste de service après-vente. Les produits sont complexes, leur courbe d’apprentissage est très longue, et j’étais responsable du support après-vente pour l’Europe de l’ouest et les pays du nord de l’Europe. Comme nous étions dans une structure de taille moyenne, je menais des missions de management, mais aussi de support direct avec les clients, des dépannages, etc. J’ai beaucoup appris pendant ce poste, dans des domaines plus poussés en ingénierie que ce qui est dispensé à l’ESTA, donc j’ai passé 2 ans a développé mes compétences techniques. La cohérence de l’ESTA par rapport à mon poste, c’était ma formation d’ingénieur d’Affaires, orientée management, qui m’a poussé à faire mon mémoire de fin d’étude sur les services dans l’industrie, ce qui a permis mon embauche pour mettre en place certaines des idées proposées. La dimension technique de la formation, elle, m’a permis d’avoir les bases pour « apprendre » les produits et mener à bien ma fonction support. Etre polyvalent et capable de comprendre toute la technicité, c’est un réel atout.

T : Et aujourd’hui si tu devais conseiller les Estaliens, leur dire une chose, ce serait quoi ?

A :  J’ai vu certains de mes camarades, une fois diplômés, délaisser le côté technique pour des produits plus courants. Pourtant, là où nous avons un atout parmi les écoles de commerces, c’est bien dans ce savoir-faire technique, cette capacité à comprendre et à mettre en valeur, voir développé des solutions techniques. La volonté de vouloir travailler dans un domaine technique, de chercher à comprendre, cela fait la différence en entreprise, notamment sur les postes intéressants.

Mon autre conseil pour les estaliens, serait d’apprendre à programmer. J’ai été obligé pour mon travail, et je vous le recommande. Aujourd’hui, les nombreuses idées innovantes que je pourrais avoir rejoignent, à un moment ou à un autre, la programmation. Et vu notre progression dans les outils digitaux, mais aussi l’automatisation industrielle, cela va devenir de plus en plus le cas.

T : Et aujourd’hui, comment vois-tu ton évolution ?

A : Alors j’ai eu une promotion en juin dernier, je fais désormais du product management, au niveau de l’Europe. Et je suis là aussi, surement reparti pour 2 ans d’apprentissage sur les produits. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, car ce sont les 2 précédentes années qui m’ont donné cette opportunité !

T : Et bien je te souhaite le meilleur pour cette nouvelle opportunité professionnelle, et je te remercie pour ton temps et tes conseils !

A : Merci à toi !


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