Une estalienne devenue Docteur en Sciences pour l’Ingénieur

Le 18 mai dernier, Pauline LACOM, ancienne estalienne est devenue Docteur en Sciences pour l’Ingénieur. Nous l’avons rencontrée pour une interview.

Bonjour Pauline, pouvez-vous présenter votre parcours à l’ESTA Belfort ?

J’ai 25 ans et je suis originaire d’Alsace. J’ai obtenu mon baccalauréat scientifique en 2009. A cette époque, j’avais un fort attrait pour les matières scientifiques (maths et physique-chimie), mais j’étais également intéressée par le domaine des « affaires » avec notamment le marketing et l’économie. La formation double-compétence proposée par l’ESTA correspondait donc parfaitement à mes attentes. J’ai ensuite intégré l’ESTA en parcours post-bac. J’ai été diplômée 5 ans après, en 2014.

Comment avez-vous découvert cette possibilité de poursuite d’études ?

Au cours de ma 4ème année à l’ESTA Belfort, j’ai pris connaissance de la formule « Cifre » (Convention Industrielle de Formation par la Recherche) qui consiste à effectuer une thèse de doctorat à la fois en entreprise et en laboratoire de recherche. Ce dispositif m’a particulièrement intéressé et m’a donné envie de me lancer dans un projet de 3e cycle pour approfondir mes connaissances, développer de nouvelles capacités de travail et découvrir le milieu de la recherche tout en gardant un pied dans le monde de l’entreprise. J’ai donc cherché une entreprise afin de réaliser mon stage de fin d’études et qui pouvait potentiellement être intéressée par ce dispositif.

Dans quelle entreprise avez-vous trouvé votre stage ?

J’ai effectué mon stage de fin d’études chez LISI Automotive. Pendant ce stage de fin d’études, j’ai réfléchi avec mon tuteur de stage à un sujet de thèse à réaliser en partenariat avec l’entreprise. Le sujet de départ portait sur l’implication directe voire indirecte des clients dans les phases amont de conception d’un produit.

Quelles ont été les démarches à entreprendre ?

Il a fallu construire un dossier de thèse CIFRE lors de mon stage de fin d’études, intégrant 3 acteurs : LISI Automotive (entreprise), le pôle ERCOS-ELLIADD de l’UTBM (laboratoire de recherche) et moi-même. Au bout de quelques mois, le dossier de thèse Cifre fut accepté par un groupe d’experts anonymes qui a jugé le dossier en fonction de l’adéquation du sujet, du laboratoire de recherche et de l’étudiant. Cela marqua le début du contrat Cifre pour une durée de 3 ans. Février 2015 a signé le point de départ de ma thèse au sein de LISI Automotive.

Quel est concrètement votre sujet de thèse ? Pouvez-vous nous l’expliquer en quelques mots ?

Le sujet de la thèse est : « Soutenir une démarche d’innovation centrée utilisateur/client au sein d’une entreprise industrielle internationale positionnée sur un marché B2B ».

L’objectif de ces travaux était d’apporter quatre contributions majeures au domaine de l’innovation centrée sur les utilisateurs/clients pour une entreprise industrielle :

o   Une meilleure compréhension de l’innovation existante au sein de l’entreprise étudiée ;

o   Une définition du processus d’innovation centrée utilisateur/client pour l’entreprise et plus particulièrement des premières phases du processus où les utilisateurs/clients sont les plus impliqués ;

o   Une proposition de méthodes et outils favorisant la mise en place d’une démarche d’innovation centrée utilisateur/client

o   Une évaluation de l’efficacité de la démarche mise en place avec ces outils associés.

Avez-vous dû faire des publications pendant cette période ?

Oui effectivement, cela est requis pendant le doctorat. Mon travail de thèse a donné lieu à cinq communications scientifiques défendues lors de conférences nationales et internationales à Paris, àLisbonne, à Prague, à Madère et à Vancouver. Ce travail a également abouti à une publication en revue spécialisée.

Votre thèse de doctorat en Sciences pour l’Ingénieur a été soutenue le 18 mai 2018, dans le respect des délais, soit 3 ans après votre commencement. Bravo !

Vous êtes toujours chez LISI Automotive ?

Oui toujours et depuis le 1er février 2018, j’ai été embauchée en tant que « Responsable Innovation ».

Pouvez-vous nous décrire vos missions ?

Mes missions principales sont de continuer à développer et animer la démarche d’innovation centrée utilisateur/client au sein de l’entreprise, et plus globalement à mettre en place une réelle culture d’innovation globale au sein de l’entreprise. Cela passe notamment par la mise en place d’outils stimulant la créativité et l’innovation, tels que des lieux dédiés à la créativité, des évènements innovation, etc.

En 32 ans d’existence et sur plus de 1 000 étudiants diplômés, vous êtes le 4ème estalien Docteur. Quel est le conseil que vous pourriez adresser aux étudiants ?

J’encourage vivement les étudiants à poursuivre leurs études en thèse, et surtout grâce au dispositif Cifre. Cela leur permettra d’avoir une double connaissance du milieu de l’entreprise et du milieu de la recherche. Cela leur permettra également d’aborder une nouvelle vision du monde du travail et de développer leurs compétences de travail, notamment en termes d’autonomie et d’adaptabilité

Le dispositif Cifre est connu de la plupart des grands groupes industriels, et ce type de profil est assez recherché. L’évolution de carrière est rapide et les responsabilités sont au rendez-vous. Le dispositif Cifre offre 3 ans d’expériences en entreprise ce qui permet de sortir facilement du lot face aux recruteurs par rapport au large choix de profils Master disponibles sur le marché de l’emploi.

Merci Pauline pour le temps accordé.

L’ESTA Belfort est fière d’avoir pu assister à votre soutenance de thèse et vous félicite pour votre accomplissement.


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